Pourquoi nous avons opté pour l’écriture inclusive

Ter-Terre est un média inclusif. Il nous tenait à cœur de représenter aussi bien le genre féminin que masculin dans nos articles. Nous avons ainsi adapté notre charte d’écriture. La rédaction explique ce choix. 

En parcourant Ter-Terre, vous tomberez peut-être sur les deux pronoms « ils et elles » accolés, ou sur des points médians (·). Vous croiserez aussi des mots épicènes comme « artiste », « membre » ou « élève » qui peuvent être employés indifféremment dans les deux genres. Tous ces outils sont utilisés par les rédacteur·ices de Ter-Terre pour faire apparaître le genre féminin là où il est généralement absorbé par le masculin.

La règle académique, enseignée à l’école, s’énonce ainsi : « le masculin l’emporte sur le féminin ». Dans les textes, même lorsqu’elles sont majoritaires, la présence des femmes s’efface en présence d’éléments masculins, genre considéré comme « neutre ». Par exemple, selon cette norme grammaticale, on devrait accorder la phrase « Cet homme et ces cent femmes sont beaux » au masculin, malgré l’écrasante majorité de femmes. 

Dans de nombreux cas, cette proéminence joue sur ce que le lectorat imagine. Lorsqu’on lit « les agriculteurs se sont réunis pour la moisson », peut-on supposer d’emblée que les femmes sont présentes en grand nombre ? En l’absence d’informations supplémentaires sur la composition du groupe, il est fréquent d’imaginer une foule exclusivement masculine. C’est pourquoi nous avons voulu représenter les femmes plus justement dans nos articles.

Comment y parvenir ?

Ter-Terre n’est pas le premier média à opter pour l’écriture inclusive. De plus en plus de titres réfléchissent à la représentation des femmes qu’ils véhiculent à travers la langue française. Les moyens d’y parvenir sont variés. Certains ont modifié leurs chartes orthotypographiques : Slate a intégré le point médian (agriculteur·ices) , alors que Ouest France décline les mots au masculin et au féminin (les agriculteurs et agricultrices) dans la mesure où ils ont la place. 

Après réflexion de la rédaction, nous avons choisi une écriture inclusive assumée. L’utilisation du point médian permet de faire apparaître deux genres sans trop alourdir les phrases. Dans certains cas, les mots épicènes peuvent être utilisés comme une alternative au point médian. 

Nous sommes conscient·es que cette écriture ne fait pas l’unanimité. Au sein même de notre rédaction, certain·es journalistes ont exprimé des réserves quant à cette graphie : serait-elle difficile à lire ? Difficile à utiliser ? Moins bien référencée sur internet ? Quelques un·es sont réticent·es à s’affranchir des normes grammaticales en vigueur. 

C’est à l’usage que chacun·e se fera sa propre opinion. En attendant les retours du lectorat et de la rédaction, nous nous plions tous·tes à l’exercice. Utiliser une écriture inclusive dans Ter-Terre est une manière pour nous, étudiant·es en école de journalisme, d’apprendre à manier des règles d’écriture auxquelles nous serons sans doute confronté·es dans notre vie professionnelle.